14 mai 2005
Le député prisonnier Hussam
Khadr : "en souvenir de la Nakba"
Les informations qui nous parviennent de l'extérieur
des prisons et de l'obscurité des cellules annoncent
de bonnes nouvelles.
Le mouvement du retour et de la défense des droits des
réfugiés palestiniens s'élargit dans les milieux des
réfugiés. Le discours du retour, le développement des
actions, l'augmentation du nombre des institutions,
des centres et des associations, les tentatives
sérieuses pour former des groupements pour organiser
et ordonner le mouvement du retour, tout cela nous
amène à être satisfait que le sang de nos martyrs
tombés en défendant le droit de retour n'est pas tombé
vain, et que ceux qui ont sacrifié leur liberté pour
le droit au retour, leurs sacrifices ont fait pousser
les graines et les épis, dont la récolte sera
prochaine.
Avec toute nouvelle commémoration de notre Nakba
Palestinienne, en 1948, se renouvelle l'espoir du fait
de la présence de gardiens rêvant du retour (rêve et
non pas illusion, et il y a une grande différence
entre ce qui est réalisable et ce qui est impossible à
réaliser), et du fait que le volume des actions menées
se multiplie et se développe, le plus important étant
que le mouvement du retour commence à abandonner
l'état de réaction pour avancer dans la voie de
l'action créatrice.
Les gardiens du retour n'agissent plus sous le coup
des réactions, qui sont d'habitude des réactions
saisonnières non planifiées, sans créativité. Ces
dernières années, ces actions ont pris un nouvel élan,
qui évolue, et il y a de nouvelles stratégies claires
qui apparaissent à l'horizon.
Le discours du retour est devenu plus construit, plus
cohérent, plus consistant, les concepts et les
méthodes de travail plus maîtrisés. La recherche des
mécanismes nous menant à la réalisation effective est
devenue plus sérieuse. Ainsi, nous apercevons un
approfondissement de la recherche scientifique à tous
les niveaux du discours du retour, qu'il soit social,
psychologique, juridique, historique, économique et
culturel. La spécialisation apparaît à tous ces
niveaux, et c'est une partie de notre rêve qui
n'aurait pu être réalisée sans l'action sérieuse,
suivie et consciente. Il est exigé de poursuivre cet
effort, ce qui est encore plus exigé, c'est d'agir à
rassembler toute cette production. Il est nécessaire
de rassembler les communiqués, les renseignements, les
livres, les recherches, toutes les productions sur
tous les sujets relatifs aux réfugiés. Ce qui exige un
haut niveau de coordination, de la mise en place de
rése aux entre institutions des réfugiés.
Ce qui exige aussi éventuellement la création d'une
bibliothèque nationale spéciale sur les recherches
relatives à la Nakba et aux réfugiés, et son
développement pour qu'elle soit une bibliothèque
électronique, afin de faciliter la recherche de tous
les intéréssés dans le monde.
Ceci est un appel pour réaliser un projet commun entre
Badil, le centre al-Awda et Shaml, ainsi que le
programme sur l'émigration forcée, les institutions et
autres associations de réfugiés concernées par la
recherche, en faisant participer les chercheurs
spécialisés dans les programmes des réfugiés et de
l'exil pour créer une banque de données.
Une partie importante des outils pour mener la lutte
en ce siècle est lié très étroitement à l'information.
La diffusion de l'information est un pas principal
vers la réalisation. Plusieurs associations de défense
des réfugiés ont compris cette idée mais certaines ont
besoin encore de bouleverser leurs structures de
pensée, et cela ne peut être réalisé qu'avec la
participation effective de plusieurs associations
actives.
La Nakba est un événement historique qui a touché
toute l'existence du peuple palestinien, sur la terre
de la Palestine, des bouleversements importants,
politiques, démographiques et sociaux en ont été la
conséquence. Un état de confrontation permanent et des
contradictions insurmontables ne peuvent être
supprimés qu'avec la suppression de la Nakba et de ce
qui en a résulté.
Il n'est pas indispensable de rappeler que notre
attachement au discours du retour et son intégration
dans notre littérature, culture, et méthodologie est
une question essentielle pour réduire le temps de la
Nakba. Celui qui considère que n'importe quelle
solution peut être proposée à notre peuple est dans
l'illusion, ou ignorant de la structure de lutte de
notre peuple, car notre peuple qui a protégé ses
droits nationaux au cours des différentes périodes
très difficiles protègera son droit inébranlable au
retour. Le droit au retour est la plus grande
constante de nos constantes nationales, qui ne peut
être concédé, parcellisé, altéré, prescrit ou
marchandé.